A LA DÉCOUVERTE DU POTENTIEL OLÉAGINEUX MALIEN…

  1. De son utilité :

Traduisant une famille de végétaux, les oléagineux sont appréciés pour leurs qualités diverses. Du Soja, colza, coton jusqu’au palmier huile en passant par l’arachide et le tournesol, ce sont des plantes à propriétés riches, produites à la fois pour des buts alimentaire et industriel. Encore appelés les oléoprotéagineux, ces plantes fortes en protéines, au-delà de l’alimentation humaine, sont utilisées dans le processus de production de l’aliment pour animal, notamment dans la dynamique de l’élevage industriel. Elles rentrent également dans le processus de production d’autres filières d’activité, dont le cosmétique (le savon par exemple), et la production d’un biocarburant comme le biodiesel. Ils présentes d’autres avantages nutritionnels pour des minéraux, calciums, vitamines et oligo-éléments qui les constituent. Ainsi, ces énormes qualités leur réservent une place de premier choix sur le marché international.

  1. Des tendances du marché :

Du rapport de l’OCDE (Perspectives Agricoles de l’OCDE et de la FAO, 2021-2030), nous retenons que la situation sur les marchés mondiaux des oléagineux et produits oléagineux a entrainé une rapide hausse des prix au deuxième semestre 2020 après les perturbations immédiates provoquées par la pandémie de COVID-19. La vigueur de la demande, en particulier de la demande de soja importé en République populaire de Chine, et la croissance limitée de l’offre, notamment d’huile de palme, expliquent ce renchérissement. Selon le même rapport, la production de soja devrait progresser de 1.1 % par an durant la période de projection, contre 0,4pc durant la dernière décennie. Toujours pour le Soja, les estimations tablent sur 411 Mt en 2030, soit plus du double de la production cumulée des autres oléagineux (colza, graines de tournesol et arachides), qui devrait s’établir à 179 Mt. Le rapport soutient que la grande majorité des oléagineux (90 % des fèves de soja et 87 % des autres oléagineux) est transformée en tourteaux protéiques, utilisés presque entièrement dans l’alimentation animale, ainsi qu’en huiles végétales destinées à l’alimentation, à l’oléochimie et à la production de biodiesel. 

Le rapport nous apprend qu’aujourd’hui, deux pays, le Brésil et les États-Unis, dominent la production et les exportations de soja. Avec une production intérieure de 149 Mt en 2030 selon les projections, le Brésil devrait devenir le premier producteur mondial grâce à l’amélioration des rendements et à l’intensification des cultures via la double culture du soja et du maïs. La production des États-Unis devrait s’établir à 123 Mt. On s’attend à ce que ces deux pays représentent les deux tiers environ de la production mondiale et plus de 80 % des exportations de soja. La production des autres oléagineux devrait augmenter de 1.3 % par an durant la prochaine décennie, soit moins vite qu’au cours des dix dernières années. Les incitations en faveur de la hausse de la production seront moindres du fait de la stagnation de la demande d’huile de colza pour la production de biodiesel en Europe, et en raison de la concurrence plus vive avec les céréales pour l’accès aux superficies arables limitées en Chine et dans l’Union européenne. Par rapport aux cultures de soja, celles des autres oléagineux sont généralement beaucoup moins concentrées. La Chine, l’Union européenne, le Canada et l’Ukraine affichent chacun une production comprise entre 20 et 32 Mt. C’est dans ce contexte de perspectives juteuses, que le Mali avec ses énormes potentialités, doit se positionner pour tirer son épingle du jeu.

  1. Le potentiel oléagineux du Mali :

Des estimations de l’API Mali, le mali dispose plus de 75 millions d’arbres, ce qui lui place deuxième dans la sous-région après le Nigéria pour le Karité. Avec ce potentiel, il est quatrième en production de sésame, et 5ème producteur d’arachide en Afrique de l’ouest. Par ailleurs, il cultive d’autres oléagineux comme le tournesol, le soja ou le jatropha. En plus de ces places stratégiques, d’autres raisons justifient l’investissement dans le secteur oléagineux au Mali, parmi lesquelles nous pouvons retenir :

  • La disponibilité de la terre :

 37 millions d’hectares de terres arables inexploitées, avec plus de 40 millions d’hectares de terres arables, 4 fois supérieur à la taille du Sénégal et 3ème en Afrique de l’Ouest. Faible densité de la population et 2ème dans la région en disponibilité de terres arables par personne. Seulement moins de 10% du potentiel utilisé, 37 millions ha inexploités correspondant à un espace plus grand que l’Allemagne. Cette terre repose sur les éoliennes et les dépôts sédimentaires alluviaux du Niger, le site alterne des sols dans de grandes plaines limoneuses en alternance avec des sols argileux dans les profondeurs et parfois des zones sablonneuses. Des études ont confirmé que les sols sont adaptés pour les cultures d’arachide, sésame, tournesol, soja et autres variétés horticoles. (Études API-Mali)

  • Le climat :

Un climat sahélien idéal pour la production de sésame, comparable aux plus grands producteurs du monde (Nigéria, Soudan et Éthiopie) et le soja. Une zone de production naturelle pour le karité dans le monde avec le Nigéria. Les précipitations annuelles sont en moyennes de 625 mm/an, principalement de Mai à Octobre. Les températures varient de 17°C à 42°C (avril) avec des tauxd’évapotranspiration sous une moyenne de 5 mm/jour durant l’année. Le tournesol fait sa bonne introduction à Manantali. Depuis son introduction pendant la 1ère guerre mondiale, la culture du Jatrophas s’est fortement développée au Mali pour approvisionner des villages. La production de biodiesel a débuté avec certains investisseurs. (Études API-Mali)

  • Les fleuves :

Le pays dispose des 2 plus grandes rivières d’Afrique de l’Ouest (Fleuve Niger et Sénégal ). Plus grande surface d’eau intérieur de la région 2.2 millions d’hectares de terres irrigables, seulement moins de 400,000 ha irrigués aujourd’hui.  Le Delta de l’Office du Niger est l’un des plus grands périmètres irrigués d’Afrique. Assez plat, le site est adapté pour l’irrigation. Un canal d’irrigation, récemment rénové et étendu pour transporter. 210 m3/s arrive à moins de 3 km du site. Les données de forages ont démontré que la profondeur de la nappe phréatique et en moyennes de 15m avec un rendement de 7,7 m3 / h, ce qui donne un potentiel de plus de 2 millions de m3/jour pour la superficie totale. (Études API-Mali)

  • La Main d’œuvre :

De 3 à 4 US$ / jour, le salaire minimum agricole du Mali est très compétitif dans la sous-région et mondialement. (Études API-Mali)

Khalid D,

Économiste.